« L’adhésion au changement, c’est une affaire de personnalité »

Ou pourquoi les personnalités nous induisent en erreur !

2/20/2025

😐 « L’adhésion au changement, c’est une affaire de personnalité »

C’est une habitude quand on parle de management : dans la mesure où le sujet de nos discussions est l’humain, souvent arrive sur la table la question de la personnalité. Ça peut être au détour d’une conversation, voire carrément suite à un process standardisé : tests couleurs, MBTI, process com, etc.

Comme si le départ de nos actions était uniquement lié à des éléments intrinsèques qu’il fallait découvrir et disséquer pour pouvoir agir.

Pour moi, c’est un système de croyance : je ne suis pas vraiment sûre qu’on ait de personnalité, et c’est tant mieux. Je serais même assez mal à l’aise qu’on mette sur moi un adjectif qui ne pourrait que m’encombrer. Attention cette croyance, comme toute croyance, n’engage que moi, et je respecte tout à fait ceux qui croient au contraire qu’on a des « types » de personnalités.

Ce dont je suis sûre par contre, au-delà du débat d’idées, c’est que dans le cadre de la conduite du changement,
la question des personnalités n’est pas une question aidante. En effet, si on croit au fait qu’une personne a une personnalité, on ne peut de toute façon pas la changer : quel intérêt donc à la disséquer ?

On peut par contre réfléchir à ce sur quoi vous avez de l’influence en tant que manager : qui avez-vous actionné cette semaine ? Comment ? Comment sont structurées vos réunions et séminaires ? Quelle place est donné à la contradiction ? Tous les combien vous réunissez-vous pour discuter de votre projet ?

Ce qui fera qu’un changement prend dans vos équipes, c’est bien plus la réponse à ces questions que le caractère « analyseur » ou « persévérant » de votre collègue Michel(le) !

Je pense même que la notion de personnalité peut nous induire en erreur : je rencontre souvent des managers qui n’en peuvent plus du « bougon » ou du « râleur » de l’équipe, ou au contraire encensent une personne « positive et agréable ». Mais parfois la personnalité cache la forêt : ce bougon est peut-être votre meilleur allié, parce qu’en râlant il questionne le projet et dans son périmètre prend plein d’initiatives ! A l’inverse, j’ai souvent rencontré des opposants très cordiaux et sympas en réunion, mais qui n’avaient aucun intérêt à ce que notre projet aboutisse, et donc ne faisait rien entre deux réunions.

Veillons-donc à répondre aux bonnes questions !

Votre quête en tant que porteur de projet, c’est de réunir un maximum d’ingrédients pour permettre à un maximum de personnes de vos rejoindre, peu importe le pourquoi ou la manière dont ils/elles font les choses ! Notre temps et notre énergie sont limités, concentrons-nous sur ces ingrédients :) !